LE CHÂTEAU D'IF, ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ

Le château d’If, situé à une quinzaine de minutes en bateau depuis le Vieux-Port, intrigue et fascine les lecteurs du « Comte de Monte-Cristo » depuis des décennies. À l’occasion des 150 ans de la mort d’Alexandre Dumas, retour sur l’un des monuments les plus célèbres de Marseille.

Le château d'If redouté

Construit par François Ier en 1524 pour défendre l’accès de Marseille, le château d’If est un édifice redouté et jamais attaqué. Sa position, sur un îlot dont il semble impossible de s’échapper, fait rapidement de la forteresse, une prison où de nombreux opposants au pouvoir sont incarcérés.
Le premier d’entre eux est certainement le chevalier Anselme en 1580, accusé de complot contre la monarchie. Mirabeau fait aussi partie des prisonniers célèbres comme le commandant du Grand Saint-Antoine qui apporte la peste en Provence en 1720 ou le général Kléber.

Le succès du Comte de Monte Christo

Jusqu’en 1844, le château d’If, symbole du pouvoir royal, est aussi tristement connu pour ses mauvaises conditions de détention. Il doit sa popularité mondiale au « Comte de Monte- Cristo » d’Alexandre Dumas. Le roman met en scène la vengeance d’Edmond Dantès, jeune marin prisonnier du château marseillais pendant près de 15 ans aux côtés de l’abbé Faria. D’abord publié en 1844 sous forme de feuilletons dans Le Journal des Débats, « Le Comte de Monte-Cristo » est ensuite rassemblé et édité par Michel Lévy. Il connaît très vite un succès important et les premiers visiteurs du château d’If sont les premiers lecteurs du roman.

Voyage dans l'imaginaire d'Alexandre Dumas

Si le visiteur qui se rend sur l’île découvre une partie de l’Histoire de France, il voyage aussi dans l’imaginaire d’Alexandre Dumas. Dès les premières visites, en 1848, tout y est : les cachots d’Edmond Dantès et de l’abbé Faria et même le trou par lequel le héros parvient à s’enfuir ! Mais s’il existe bel et bien dans le roman, ce célèbre trou a en fait été creusé dans les murs du château par un gardien. Tout comme les noms d’Edmond Dantès et de l’abbé Faria ont été inscrits au fronton des cellules pour faire vivre le mythe. C’est cet environnement, si fidèle à la fiction, qui a fait naître l’engouement des « visiteurs-lecteurs » pour le monument et c’est encore lui qui le maintient aujourd’hui.
Heureux de voyager dans les pages du roman, les visiteurs du château d’If se perdent entre mythe et réalité pour retomber en enfance l’espace d’une visite…